lundi 12 janvier 2015

Agriculture et agroalimentaire : Croissance ralentie pour les coopératives

Le secteur coopératif agricole et agroalimentaire a vu sa croissance ralentir en 2014 : elle s’établit à 0,58 % alors qu’elle était de 1 % en 2012 et 0,7 % en 2013. 

« Cette croissance un peu molle est conforme à ce qui se passe dans le secteur agroalimentaire français », rassure Philippe Mangin, président de Coop de France, qui insiste sur le fait que même si elle ralentit, la croissance se poursuit. Le secteur atteint un chiffre d’affaires de 84,8 milliards d’euros contre 84,3 l’année précédente. Cette activité est assurée par 2 750 coopératives, contre 2 800 répertoriées l’an dernier. 73 opérations de fusions et rapprochements ont été recensées d’octobre 2013 à octobre 2014. 

« La concentration se poursuit », explique le président, qui a expliqué en substance que les coopératives sont à la recherche d’une taille critique nécessaire pour mobiliser de nouvelles capacités financières pour investir et se développer, attirer la matière grise et gagner la bataille de l’exportation. « L’alliance entre entreprises est aussi une réponse à la volatilité des matières agricoles, qui a crû de 17 à 27 % », chiffre Philippe Mangin. Ainsi, parmi les 2 750 coopératives, 15 ont un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 milliard d’euros, 130 sont des ETI, et le reste est constitué de PME TPE. « La concentration doit se poursuivre notamment dans les ETI. Nous avons besoin de plus grosses ETI, comme l’Allemagne a pu en créer. » 

La France n’a toutefois pas à rougir de son rang : en huit ans, le top 20 des groupes coopératifs français a doublé son chiffre d’affaires consolidé, de 27,1 à 52,7 milliards d’euros. Sept groupes français évoluent dans le top 20 européen, mais plutôt dans la seconde partie du tableau, hormis InVivo qui arrive 8ème. Et au niveau mondial, seuls InVivo et Tereos sont cités, aux 15ème et 20ème places. Notons que le n°1 mondial, le Japonais Zen-Noh, réalise à lui seul le chiffre d’affaires de notre top 20 français ! C’est un fait, « nos parts de marchés dans l’Union européenne s’érodent alors qu’elles progressent sur pays tiers , avoue Philippe Mangin. Nous ne recensons pas dans le paysage coopératif français d’alliance européenne. On a envisagé un accord avec la coop fédérée du Québec, mais on a oublié de discuter avec nos voisins européens. C’est une de nos faiblesses. InVivo avance beaucoup avec des coopératives allemandes et anglaises, et des groupes du top 20 ont commencé des discussions, qui pourraient aboutir dans les mois ou les années à venir ».

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